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lundi 30 janvier 2012

J'en veux pas de votre gazon synthétique moi !

Aujourd'hui pour moi, c'est relâche.

Un violent copier/coller d'un texte anti gazon synthétique m'a tiré une larme (de rire ou de tristesse à vous de choisir).

Alors, prenez votre temps, l'article est très long, et je vous invite à passer sur son blog qui est bien écrit, fort documenté et sur tout sujet...

moi, elle m'a dit que j'étais mono-maniaque.... +1 ;)


je cite :"

Le « greenwashing » illustré

« Greenwashing » ou l’art de « verdir » une industrie, un commerce, une activité qui n’a rien d’écologiquement correct …

Je connaissais le concept, une publicité dans la boite aux lettres me l’a illustrée …
J’avais beau être prévenue, le développement de l’argumentaire m’a laissée rêveuse.
Coté « visuel », la couleur dominante du prospectus est un vert de type « gazon anglais ». Toutes les illustrations vous laissent croire qu’une armée de jardiniers (hors champ-caméra, si j’ose prendre cette métaphore …) s’attachent à surveiller la hauteur réglementaire de votre pelouse (soit 4 millimètres à 20 centimètres pour un terrain de golf, 3 à 5 centimètres pour un gazon anglais).

Mais un texte, savamment placé entre les clichés (rien à voir avec le « lifestyle » si bien expliqué par le
blog d’un Odieux Connard, tout un programme ! ) vous présente la pelouse synthétique « plus vraie que nature » tant elle est « haut de gamme » (je cite !). OUF, me voici rassurée : cela n’a rien à voir avec mon vulgaire paillasson vert pomme en poly-uréthane devant préserver mon intérieur des « souillures » du jardin.
Avec ce type de produit révolutionnaire enfin accessible au commun des mortels (après les stades de foot et les terrains de golf), je suis en droit d’espérer toute absence de débris plastiques dus à l’usure. Sans doute que comme pour les revêtements des sols intérieurs, le matériau est garanti « passage intensif » de type U 9, pour le moins ! (non, je blague le numéro s’arrête à 4 )

Non content d’aménager nos terrasses et balcons, il prétend couvrir l’ensemble de notre jardin et dessiner ses allées engazonnées entre les vrais massifs, jusqu’à investir nos maisons dans une tonalité fuchsia ou gris chiné …
Bref, c’est très étonnant !
Maintenant, me direz-vous, où se nichent les arguments de verdissement à vocation pseudo-écologique ?
J’y viens !

Séduit par la qualité intrinsèque des produits ( puisque le plastique vous fait naturellement rêver ), voici une série d’arguments qui balaiera vos dernières réticences à l’acte d’achat.
Il s’agit ni plus ni moins de vous débarrasser de tous les inconvénients d’un véritable gazon :
- C’est la fin de la corvée de tonte (son bruit, ses déchets à porter au collecteur ou au composteur, l’énergie consommé – électrique ou 2 temps – l’entretien de l’engin de coupe, le temps passé, sans oublier les prises de têtes avec le voisinage – avec le bruit et les horaires )
- La réduction de votre facture d’eau puisque vous vous obstinez à arroser votre « herbe » pour jouir de votre gazon anglais en dépit des sécheresses imposant des restrictions d’eau ou de l’aridité de votre région … Quand ce n’est tout simplement votre facture d’eau qui explose, faute de collecteur d’eau de pluie dont la potabilité importe peu à votre ray grass réputée sobre et résistante …
- Vous n’utilisez plus d’engrais pour stimuler la pousse de votre gazon, exigeant en retour une coupe plus fréquente … Vous n’utilisez plus de pesticide afin de lutter contre les araignées rouges ou tout autre organisme responsable du jaunissement ou de la pelade de votre pelouse …
Bref, à ce stade, Monsieur, soyez heureux, le gazon synthétique vous rend votre liberté ! Profitez enfin de vos congés, sans doute pour taper le ballon sur un terrain de foot ou de golf lui-même équipé d’un tel revêtement …

Seulement, soyons juste, Monsieur n’est pas forcément seul prescripteur en matière de dépenses agrestes et décoratives. Le gazon synthétique se doit aussi de séduire madame, véritable petite femme d’intérieur, fine experte en matière de décoration et dénicheuse de tendances, plus sensible que vous, Monsieur, aux questions écologiques, maternité oblige … (soyons mufle et sexiste !).
Il y a des jours où le monde de la publicité m’étonne encore !
Donc, chère petite madame, pour lever vos dernières réserves quant à la dépense nécessaire de ce produit, comprenez qu’avec lui, vous allez découvrir le bonheur de la propreté !
Eh oui, car grâce à lui, finies les taches vertes sur les vêtements ! Vos enfants pourront se vautrer dans « l’herbe », jouer au foot ou au rugby sans se salir ! Est-il seulement possible de le concevoir ? Plus de petits cochons crottés jusqu’aux oreilles à déposer en même temps que leurs vêtements (qui ne peuvent pas bouillir malgré ces taches – irrattrapables, sauf avec la super lessive X – même à froid – ou le détachant à la poudre de Perlin Pimpin – avec ou sans nœud dans le linge ) dans la baignoire, brossés à l’étrille …

Bref, vous gagnez en frais d’habillement, en corvées de repassage et en consommation d’eau !
Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, vous échapperez aussi à la « gadouille » qui colle aux « boutou ». Tout votre petit monde pourra rentrer du jardin mouillé (que par la pluie, l’arrosage n’ayant plus lieu d’être, malgré l’installation à grands frais de l’automate, il y a quelques temps déjà ). Même le chien n’aura plus les pattes sales !

Vos sols carrelés, parquetés ou moquettés resteront immaculés quand bien même vos « hommes » auront oubliés de frotter leurs pieds sur le paillasson tout terrain et extra-large de vos entrées …
Adieu, corvées de lavage du sol, produits d’entretiens divers et temps de séchage. Vos mains retrouveront leur douceur, malmenées qu’elles étaient par tous ces produits forcément agressifs, forcément toxiques, forcément néfastes pour votre santé et pour l’environnement. Votre dos ne connaîtra plus les lombalgies, les crèmes corticoïdes, les séances chez le kiné’ (forcément mal remboursées ) …
Bref, ce gazon rend à Monsieur la pleine possession de ces congés et transforme Madame Cosette en princesse Cendrillon. C’est le bonheur domestique total !

Devant tant de félicité consumériste, je vais pourtant me faire l’avocat du diable, en l’espèce Dame Nature et sa copine, la Biodiversité.

Figurez-vous que le marchand n’a pas expliqué d’où vient son produit synthétique ! C’est pourtant un produit dérivé du pétrole, fruit du travail de la chimie lourde puis fine. Cela exige de plus en plus de forage en haute mer avec des risques écologiques avérés, tel que dans le golfe du Mexique ou avec l’Erika .
A moins qu’ils puissent m’expliquer qu’il est issu du recyclage des bouteilles en plastique, fabriquer du gazon revient à rogner sur l’élaboration de l’essence de sa voiture. C’est aussi un peu comme le débat sur la place des agro-carburants face à la ressource alimentaire humaine ou animalière.
Je vous passe également la question sur le caractère polluant de l’industrie élaborant ce type de pelouse (bilan carbone, extraction d’hydrocarbure, transport, transformation, recyclage en fin de vie …)
Et comment se posent ces nouveaux tapis ?
Il ne s’agit pas seulement de tondre le gazon avant de placer son imitation. Il faut gratter la couverture végétale puis étendre des bâches ( collées entr’elles ) épaisses, résistantes aux tractions des passages, poreuses à l’eau de pluie et opaque à la lumière afin d’empêcher toute repousse de la moindre végétation pour ne pas endommager cette « moquette ». La pluie, faute de végétation pour la boire, ruisselera selon la pente naturelle du terrain, ira saturer les canalisations des collecteurs des eaux pluviales. Cela participera à l’amplification des phénomènes d’inondations que nous connaissons de plus en plus. D’autant que la météorologie nationale relève une raréfaction des pluies couplées à une intensification des volumes précipités à chaque événement humide.
C’est à dire qu’il y a de moins en moins de pluies qui déversent à chaque fois plus d’eau que d’habitude …
Avec la disparition du couvert végétal, la biodiversité des jardins sera compromise. « Adieu » les mauvaises herbes, les animaux qui s’en nourrissent. Vous participez à l’extinction des espèces végétales et animales, chez vous !
Bien !
Maintenant que, pour le moins, le doute s’insinue, à défaut de culpabiliser, quelles résolutions allez-vous adopter ?
Pour ce qui est de la corvée de la tonte, renoncez au gazon ras. Vous gagnerez en irrigation et en tonte. A titre personnel, je coupe « haut », entre 5 et 10 centimètres grâce au réglage de ma tondeuse. L’herbe est restée insolemment verte, en 2003, année de la sécheresse ayant entraîné une hécatombe chez les anciens.
Pour les plus intrépides, je propose l’aménagement de zones de « jachères fleuries ». Sans entretien particulier, elle égaie votre jardin par la diversité des fleurs, attire les butineurs (papillons, abeilles et autres …), favorise la biodiversité des espèces animales et végétales.

Grâce à cette diversité, j’ai découvert la cétoine des rosiers.
En plus, cette végétation participe à la fraîcheur qui se dégage en début de soirée, permettant d’ouvrir plus rapidement les fenêtres et les volets fermés en journée. Ma maison se rafraîchit plus vite et permet de passer une meilleure nuit.
Et puisque tout pousse sans effort, je ne manipule pas de produit phytosanitaire.
Pour les enfants joueurs, il n’y a pas de miracle !
Chez nous, ils jouent sans retenue dans des « guenilles » réservées à cet usage. Ils rentrent par le garage, s’y déchaussent et doivent y laisser les vêtements les plus dégoûtants. Ils se changent s’il le faut. Ce circuit n’est pas négociable, j’y veille ! Le chien n’échappe pas à la règle : passage par l’éponge et la serviette pour les pattes et le reste, selon la nécessité…
Donc, pour conclure, je ne serais jamais cliente de ce type de pelouse !
Et vous, que ferez-vous ?
Fultrix."

ouf !

3 commentaires:

  1. Je suis confuse devant tant de compliments !

    Mon hostilité au gazon synthétique se limite aux jardins des particuliers.
    J'émets des réserve pour son implantation sur les terrains de foot ou de golf.
    Je suppose que de tels terrains, couverts, auraient leur utilité car, grâce à votre blog, j'apprends que ce produit provient du recyclage des pneus usagés, véritables fléaux écologiques lorsqu'ils brulent.
    Votre "mono-manie" blogistique m'a donc rendue plus savante .Je vous en remercie !

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  2. “Ma façon de plaisanter est de dire la vérité.C’est la meilleure plaisanterie du monde." G.B SHAW

    ce n'est pas de moi....hélas

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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